Un an après notre article sur les « smart cities », il est temps de faire une mise à jour. Il y a un an, 50% de la population mondiale vivait en ville, 55% actuellement. On estime que ce nombre devrait passer à 70% d’ici 2050. Les villes vont donc s’agrandir et évoluer, sous les nouvelles contraintes que sont la gestion énergétique ou encore le développement durable. Les voitures ne volent pas encore dans le ciel mais la révolution est déjà en marche. Afin de la poursuivre, les nouvelles technologies vont devoir se mettre au service des « smart cities », les villes intelligentes.
Définition d'une Smart City
Une Smart city est la réponse idéale aux problèmes des villes modernes : pollution, gaspillage énergétique… Celles-ci reposent sur un mode de gestion globale plus intelligent (économie, administration) en restant favorable aux préoccupations des habitants. Véhicules électriques ou éco-quartiers sont quelques-uns des enjeux des smart cities.
Pour atteindre une gestion urbaine intelligente, une exploration et une exploitation optimale des données des entreprises est essentielle. Encore faut-il avoir des données à exploiter. Plus de 3,3 milliards d’objets connectés seront déployés dès 2018 selon le cabinet Gartner. Reste à tirer tout le potentiel de ce big data. Dans un contexte où tout est connecté (smartphones, mais aussi radiateurs, aspirateurs, maisons…), ces données servent à mesurer le potentiel et les limites de la ville: état en temps réel des réseaux de transports et de distribution, taux de pollution, lui sont par exemple inestimables pour optimiser de façon précise son mode d’administration. Pour pouvoir exploiter pleinement les données, il est indispensable de les rassembler en un seul endroit, dans un lac de données.
Barcelone a par exemple utilisé ses données pour repenser intégralement son système de bus. Depuis, 95% des trajets peuvent s’effectuer avec une seule correspondance au maximum. Mais ce n’est pas tout : écrans interactifs alimentés par énergie solaire, application mobile intuitive pour les habitants, système de collecte de déchets par voie souterraine et non plus par camions… Ça, c’est une smart city.
Quelles sont ses caractéristiques ?
Pour être Smart, les villes doivent d’abord avoir mis en place un système d’open-data, c’est-à-dire d’ouverture de leurs données en temps réel sur un site public et la possibilité pour quiconque d’exporter les données. En France par exemple, Nantes constitue l’une des smart cities les plus responsables en terme d’open-data avec trois sites publics regroupant plus de 500 données sur la ville ainsi qu’une application reliée pour les habitants. Mais avant de pouvoir partager ces données, les collectivités locales et les entreprises doivent les avoir fourni à la ville. Deux secteurs sont notamment cruciaux pour rendre une ville intelligente :
- Les transports. Les données des entreprises de transport permettront d’optimiser le passage des bus, des trams, mais aussi des taxis et autres transports publics. La data au service d’une mobilité intelligente a avant tout pour but d’intégrer plusieurs modes de transports dans un seul système, plus simple et écologique. Pour les utilisateurs de ces moyens de transport, c’est donc un avantage conséquent en terme d’information.
- La maîtrise de l’énergie, ou MDE. Les données de consommation énergétique permettent à la smart city de déterminer les pics d’utilisation quotidiens de sa population. De cette façon, elle réduit ses dépenses énergétiques en acheminant uniquement la bonne quantité d’énergie au bon endroit et au bon moment. La ville est également capable de mettre en place des actions ciblées pour réduire davantage ses dépenses énergétiques. L’extinction automatique du chauffage pendant quelques minutes chaque soir permet par exemple de fermer une centrale à charbon supplémentaire, sans perte de confort pour les habitants.
Les Smart Cities d'aujourd'hui
Selon l’index créé par Easypark, l’Europe est le continent le plus en avance dans le domaine des smart cities. En effet, 5 villes européennes figurent dans le top 10 des smart cities : Copenhague à la 1ère place, Stockholm à 3ème, Zurich en 4ème position, Amsterdam en 8ème ainsi que Genève sur l’avant-dernière marche du top. Paris, qui tient à partir d’aujourd’hui son forum Smart City, se place en 19ème position. La capitale française espère bien profiter de l’accueil de grandes compétitions sportives comme les jeux olympiques ou la Coupe du Monde de rugby pour refaire son retard sur le sujet.
En Asie aussi les pays ont vite réalisé l’enjeu, c’est en tout cas le cas pour Singapour, 2ème du classement. On retrouve aussi Tokyo à la 6ème place.
Les villes américaines sont plus ou moins représentées selon les différents classements. Boston (5ème) et San Francisco (7ème) semblent en tout cas en avance. Selon le rapport de la National League of Cities (NLC), 66% des villes américaines investissent actuellement dans des technologies qui pourront faire d’elle des smart cities. Au Canada, le gouvernement vient de lancer un Smart City Challenge afin d’encourager l’innovation.
Les smart cities continuent leur développement. Des villes plus écologiques, plus connectées et plus adaptées à leur population voient le jour tout autour du monde. Nos villes seront dans les prochaines années des villes responsables, en bref, des villes intelligentes. Pour suivre leur évolution, rendez-vous dans un an !